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Mission accomplie !

Publié le

C'est fait !

3 mois seulement après le lancement de la grande campagne de financement participatif pour la restauration de la tombe de Robert-Houdin (cette campagne s'étant achevée le 10 octobre), les travaux se sont conclus et la tombe a pu être présentée dans sa nouvelle lumière, jeudi 25 novembre.

Autant vous le dire, nous ne sommes pas peu fiers de l'exploit et infiniment reconnaissants aux donateurs qui ont permis la chose !

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LA RESTAURATION DE A à Z.

Comme promis, voici les images exclusives de la chronologie de cette restauration, dont le chantier ne fut pas une mince affaire, puisqu'il devait mettre en musique 3 types de spécialités et coordonner les plannings, les matériaux et le temps long des restaurations.

Avant tout, souvenez-vous de l'état de la tombe à la fin de l'été :

1ère étape : le gros œuvre.
La première semaine fut consacrée à la partie "lourde" initiale : le remplacement de deux margelles latérales et surtout de la moitié de la pierre formant la base de la stèle, lesquelles étaient cassées et fragilisées par la prolifération de lichens notamment, qui les rendaient friables.
Le matin du lundi 25 octobre, une sapine de protection s'installe...

Assister à la destruction de ces pierres avant leur remplacement fut un moment un peu angoissant, il faut l'avouer...

Les pierres devaient provenir de la même région, voire de la même carrière, pour ensuite se patiner et quasiment se confondre avec les pierres d'origine.
La météo très changeante de la fin octobre compliqua un peu les choses, mais ensuite, lorsque débuta la restauration proprement dite, elle fut au contraire très clémente et permit de travailler dans de bonnes conditions (merci St Jean-Eugène, tout là-haut ! )

Préparation du socle avant pose de la nouvelle pierre :

28 octobre : les deux margelles et la grande pierre du socle sont remplacées :

Ensuite, évidemment, eut lieu le rejointement au mortier pour compléter cette partie de reconstruction.

2ème étape : nettoyage en profondeur de de la stèle.
Le travail de Sandrine Gouble, la restauratrice de la stèle, comportait une partie de nettoyage en profondeur et d'assainissement de l'ensemble du monument (dont la pierre était dégradée par endroits). Conformément au cahier des charges signé avec le CNAMI, elle n'employa que des produits biodégradables et des techniques traditionnelles, pour respecter l'intégrité du monument.
Il dura 6 jours, répartis sur une période .
Le travail sur les reliefs de la frise, notamment, demandait de la minutie
On découvre ici la différence entre l'"avant" et l'"après". À gauche, photo prise le 17 septembre. À droite, la même partie photographiée le 5 novembre :

Idem pour le bas de la stèle, avant et après (photos prises avec une météo très différente, ce qui explique la grande différence de teinte de la pierre !). Le nettoyage se poursuivra encore 2 jours ensuite :


3ème étape : la restauration des marbres.

Cette fois, Sandrine fut confrontée à un problème très différent, car ces marbres (en particulier celui posé sur la face Est et le beau marbre blanc du médaillon sculpté) étaient altérés et présentaient des traces consécutives à des traitement antérieurs très abrasifs (Acides ? Javel ?) qui en avaient attaqué la surface devenue rêche (la marbre reste une matière poreuse). Sandrine dut les travailler en surface à la feuille de diamant, en douceur, pour qu'il retrouve sa belle patine bien lisse. En revanche, les traces qui en avaient altéré la matière en profondeur ne purent être complètement réduites. Le sertissage final des lettres allait permettre tout de même de leur redonner leur lustre de 1871 !

Le médaillon (provenant du Prieuré, puisqu'il s'agissait d'une sculpture en "bas-relief" de l'ami de la famille Jean-Pierre Dantan, dit "Dantan Jeune") dut lui aussi être nettoyé et traité, mais Sandrine découvrit que les deux traces orangées de part et d'autre - qu'on aperçoit déjà sur les photos très anciennes du monument - provenait des deux grosses vis qui fixaient ce médaillon au centre de la stèle, et dont la rouille avait produit cet effet indésirable. Détacher le médaillon aurait fatalement amené à détruire quelque chose dans cette partie de la stèle pour l'en extraire, et il n'était même pas dit que ces traces de rouille dans le corps du marbre puissent disparaître. Les recouvrir d'un produit blanc pour les masquer n'était pas une option non plus, pour respecter l'intégrité de cette restauration et ne pas nuire au marbre sur la durée. Il fut décidé de les laisser, vestiges de l'état antérieur du monument...


4ème étape : sertissage à la feuille d'or.

Le savoir-faire d'un(e) artisan d'art était nécessaire à la bonne réalisation de cette partie, qui nécessitait le "geste" spécifique et les connaissances ad hoc. L'or des alchimistes (22 carats) allait compléter le matériau de la stèle. La question s'est posée de savoir si les lettrages des plaques étaient bien sertis de cette façon à l'origine. 
Ci-contre : des résidus dorés étaient bien visibles sur la face Ouest, ne laissant aucun doute à ce sujet..

Désormais, les membres de la famille apparaissent d'une manière plus éclatante, tandis que les lettres gravées sur la pierre frontale (on remarquera au passage que le prénom de Robert-Houdin n'apparaît nulle part sur cette tombe !) ont été elles aussi rehaussées par le sertissage à la feuille d'or. (Note : il n'est jamais inutile de préciser que cet or ne présenterait strictement aucune valeur si on s'amusait à le gratter...). Ci-dessous : la plaque de marbre côté Sud, photographiée avant et après sertissage des caractères :


Dernières étapes : traitement et peintures des chaînes, patine finale...

On se souvient des plots et grosses chaînes en fer complètement rouillés qui entouraient le monument lors du tournage du clip de présentation l'été dernier.
Ils furent détachés et traités en atelier, avant d'être repeints en noir (comme à l'origine) et refixés.
Les derniers travaux sur le monument ont consisté à compléter et lisser les jointures des pierres et patiner l'ensemble. Le temps terminera d’harmoniser les pierres, dont la couleur va évoluer légèrement après l'hiver.
Ci-dessous : plot et chaîne, avant et après traitement :


La plaque des donateurs-mécènes.

C'était la nouveauté et une promesse de la campagne participative : les "grands mécènes" de la restauration (donateurs à 500 € et au-delà) verraient leur nom apposé sur une plaque (à la manière des plaques de ce genre à l'entrée de la plupart des musées ou devant les grands monuments restaurés). La tombe de Robert-Houdin est un monument saluait le génie d'un personnage dont tous les magiciens se revendiquent. Désormais, un certain nombre d'entre eux, ainsi que des sociétés magiques ou autres associations blésoises (parmi lesquelles la Fédération Française des Artistes Prestidigitateurs et la Ville de Blois, tous deux faisant partie des contributeurs de cette souscription) sont inscrits dans l'Histoire de ce monument...
La création puis la fixation de cette plaque ont d'ailleurs représenté un "chantier" à lui tout seul, car les dernières modifications tardives et complications dues à la méthode de fixation et son support, nous ont donné des sueurs jusqu'au matin même de l'inauguration !
Mais ouf, tout s'est bien terminé...

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L'inauguration de la tombe restaurée :
25 novembre, 15h...

Devant un parterre de donateurs, d'associations ayant contribué à la restauration, des artisans de la restauration et d'un représentant de la Ville, la tombe restaurée fut "dévoilée" officiellement.
Elle se présentait tout d'abord d'une manière un peu fantômatique.

Une trouée de lumière (merci St Jean-Eugène !) dans un ciel incertain permit de découvrir ce nouvel écrin à la mémoire de Robert-Houdin dans des conditions idéales.
Une fois encore, le Conservatoire tient à remercier chaleureusement les participants enthousiastes à cette opération et l'implication sans réserve de la restauratrice, Sandrine Gouble.
Nous remercions également l'entreprise Guèble pour son écoute et l'entreprise Idaix (qui a créé la plaque).
Sachez aussi que grâce à vos contributions, le CNAMI financera également un entretien et une préservation de cette restauration pour les 10 années à venir !

Les donateurs et contributeurs recevront avant Noël les diverses "contreparties" associées à leurs dons... auxquelles s'ajoutera un petit cadeau-surprise !

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Remerciements
À présent que cette opération de restauration, faisant suite à la campagne participative, est achevée, il nous fallait profiter de l'occasion pour remercier certaines personnes qui ont accompagné ce projet, nous ont apporté leur soutien et souvent ont facilité les démarches.
En premier lieu Céline Noulin, Blésoise de naissance et Responsable Culturelle à la Maison de la Magie Robert-Houdin depuis 2001 (dont le mandat s'est achevé brusquement cette année...). Depuis des années, elle militait pour que la tombe soit nettoyée en profondeur, car les commentaires des magiciens qu'elle accompagnait devant ce petit édifice chaque année partageaient leur déception quant à son état. Elle nous facilita les démarches et fut une cheville ouvrière au démarrage de toute l'opération qu'il fallait absolument entreprendre l'année des 150 ans de la mort du magicien, pour ne pas avoir à attendre une autre année "symbolique".
La Famille Keime Robert-Houdin, dernière descendante directe et revendiquée du magicien blésois, a manifesté son enthousiasme dès le début, et y a contribué par intermédiaire des enfants d'André Keime Robert-Houdin.
Parmi les magiciens ayant milité pour cette restauration et participé concrètement à sa communication, il y a évidemment Gaëtan Bloom, dont la présentation filmée l'été dernier, présentant le triste état de la tombe et encourageant à contribuer à cette restauration avait beaucoup fait pour mobiliser les contributeurs.
Remercions également ici Georges Proust, co-concepteur de la Maison de la Magie avec Christian Fechner, et directeur du Musée de la Magie de Paris, dont la généreuse contribution dans les premiers jours de la campagne de financement avait permis au projet de passer à la vitesse supérieure. La donation également généreuse de la FFAP (Fédération Française des Artistes Prestidigitateurs) allait, elle, contribuer au financement de l'entretien et au suivi de cette restauration. Citons également les associations blésoises qui communiquaient activement tout au long de la campagne auprès de leurs adhérents, à l'instar du CESAR-H (Centre d'Études Scientifiques et Artistiques Robert-Houdin), et la contribution de la Société des Sciences et Lettres du Loir-et-Cher. Enfin, un mot de remerciements particulier pour Serge Huber, Trésorier du CNAMI très souvent mis à contribution, et Jérôme Terrier, adhérent de l'association, qui fut le premier donateur, et qui contribua également très concrètement à la réalisation matérielle de la plaque.

 

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